On ne sait pourquoi, un jour, Séraphine, fine mouche pourtant, décida de profiter de l’ouverture de la fenêtre du premier étage pour pénétrer dans la chambre de Martin.
Séraphine détestait être enfermée mais depuis plusieurs semaines le désir fou de visiter la chambre de Martin lui trottait dans la tête ;
Hop ! voilà, chose faite et Séraphine, dans cette chambre bleue. Elle se disait, tout en voletant dans la pièce, que quand elle le voudrait, elle pourrait retrouver le bon air en repassant pas le même chemin…Rien de plus simple !
Elle allait de découverte en découverte : un grand bateau sur une commode. Un gros pot à crayons sur le bureau. Que de couleurs ! OH ! un reste de tartine beurrée sur ce coin là-bas…Quel régal, ses antennes frétillaient de bonheur. Un bzz par ici, un bzz par là… Un cadre avec un ours à la mer, son seau à la main, un énorme panda dans le lit !
Le temps passait mais c’était sans compter l’effet de monsieur Courant d’air. D’un coup, vlan ! et la fenêtre claqua au nez de Séraphine…Elle se mit à voler dans tous les sens cherchant une issue ; elle se cognait sans relâche contre les carreaux…
Elle se mit à battre si vite des ailes qu’elle s’écroula de fatigue sur l’oreiller de Martin.
Elle fut réveillée par les pas d’un petit garçon qui rentra dans la chambre. C ’était Martin sûrement ! Il laissa tomber son cartable à terre et posa une grosse part de gâteau au chocolat sur sa table de chevet. Par l’odeur alléchée, Séraphine reprit un peu de vigueur.
Mais quand Martin la vit posée sur son gâteau, il ne fit qu’une chose …OUVRIR grand la fenêtre de sa chambre et prendre le premier cahier venu dans son cartable pour la chasser !
Plus alléchée encore par l’odeur de la liberté que par celle du chocolat, Séraphine prit ses ailes à son cou et, hop, retrouva le bon air qu’elle aimait tant. Elle s’envola non sans avoir fait un joli clin d’œil à Martin, posté à sa fenêtre, se léchant les doigts plein de chocolat !